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De Notigou et du Monde
29 août 2013

Rana Plaza

Quand le Rana Plaza s'est écroulé faisant plus de 1 100 victimes directes, les industriels occidentaux de vêtements, les grands donneurs d'ordre ont été montrés du doigt. Comme ils recherchent systématiquement les pays à moindre coût pour faire faire leurs vêtements qu'ils vendent certes à bon marché mais avec des marges très élevées. 

Les industriels bangladeshis se sont engouffrés dans la brèche en profitant de l'émoi et se sont donnés le rôle des victimes innocentes. Les donneurs d'ordre nous serrent les prix, nous devons payer des commissions, nous ne sommes pas maîtres des approvisionnements et de leur qualité mais nous devons travailler sans défaut. Alors nous faisons comme nous pouvons. Les immeubles sont vétustes, les salaires bas parce que les donneurs d'ordre ne nous laissent pas les moyens de faire mieux.....

Le gouvernement bangladeshi, sous la pression d'ONG si nombreuses ici, a enquêté : l'immeuble n'aurait pas dû être utilisé pour des ateliers (6 étages annoncés, 8 construits), ses fondations n'étaient pas suffisantes, le toit terrasse était occupé par de lourdes machines dont les vibrations ont eu raison de l'ensemble.

La défense des industriels bangladeshis se fissurait.

Avec le temps leur masque est devenu trop lourd à porter et le président du syndicat des industriels  bangladshi du vêtement a fini par craquer à son tour, dimanche 05/08/13, et a eu ces mots où l'odieux le dispute au cynique : "la tragédie du Rana Plaza est un acte de Dieu".

Circulez ! Il n'y a rien à voir !

Nous ne sommes responsables de rien, c'est Dieu, vous dit-on, qui a voulu que ces 1 100 ouvrier(ère)s périssent ! 

Voulait-il dire par là que ces ateliers étaient Sodome ? Que Dhaka est Gomorrhe ?

Dans tous les cas, c'est pousser le fatalisme à son extrême.

Depuis rien dans la presse française : le Rana Plaza a été remplacé par les noyades qui sont à l'été ce que sont les accidents de hors piste au printemps.

Et les industriels bangladeshis ? Ils continueront à profiter de lois laxistes, de contrôles inexistants.

Cela ne dédouane pas les donneurs d'ordre complices : tout le monde tente à son niveau de faire le plus de profit.

Comme me disait encore cet après-midi un ingénieur : une liasse de takas et tu obtiens tous les certificats que tu veux.

 

 

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